Jeunes · Trauma complexe · T^
Quand la vie a été trop, trop tôt, trop longtemps — et continue pourtant de chercher à vivre.
1 · Trauma complexe : avant les mots, une réalité vécue
Avant d’être une catégorie, le “trauma complexe” est une manière de vivre le monde :
- trop d’événements difficiles,
- trop tôt,
- trop longtemps,
- dans des contextes où il n’y avait ni refuge ni témoin fiable.
Chez un jeune, cela peut ressembler à :
- une vigilance constante,
- une fatigue chronique,
- des changements d’humeur brusques,
- des trous de mémoire,
- un sentiment d’irréalité,
- des difficultés à faire confiance,
- une sensation profonde : “je ne suis pas en sécurité sur Terre”.
2 · Trauma complexe chez les jeunes : un monde trop lourd pour un corps trop jeune
Quand cela arrive tôt, le jeune ne peut pas “sortir” de la situation. Il n’a pas le pouvoir :
- de partir,
- de se protéger seul,
- de changer de cadre,
- d’imposer des limites.
Alors, le corps et la psyché improvisent. Ils inventent des solutions pour survivre :
- se couper de ce qu’ils ressentent,
- s’hyper-adapter,
- jouer un rôle,
- devenir invisible,
- tout contrôler,
- ou tout saboter.
3 · Quand les systèmes nomment : “trouble”, “dys”, “personnalité”
Les systèmes — médical, scolaire, social — voient surtout :
- l’instabilité,
- les “comportements à risque”,
- les “troubles de l’attachement”,
- les “troubles de l’humeur”,
- les “troubles de la personnalité”.
Ils découpent, classent, codent :
Pour T^, ce glissement est crucial :
- on passe d’une histoire à un dossier,
- d’une vie en excès à un “trouble en plus”,
- d’un corps qui a résisté à un corps “dysfonctionnel”.
4 · Trauma complexe : le corps comme carte silencieuse
Le trauma complexe s’écrit souvent dans le corps :
- tensions chroniques,
- douleurs diffuses,
- sommeil haché,
- troubles digestifs,
- hyperréactivité au bruit ou au toucher,
- impression que “quelque chose ne va pas” sans comprendre quoi.
Pour T^, ce n’est pas un “problème mécanique”.
Chez un jeune, ce corps est encore en construction. Il doit à la fois grandir et porter des poids d’adulte.
5 · Relation, confiance, monde : ce que casse le trauma complexe
Le trauma complexe ne casse pas seulement “l’intérieur”. Il abîme aussi :
- la confiance dans les adultes,
- la confiance dans les institutions,
- la confiance dans le monde,
- la confiance en soi.
Pour beaucoup de jeunes :
Alors ils se protègent comme ils peuvent :
- en se figeant,
- en évitant,
- en attaquant,
- en se coupant d’eux-mêmes,
- en se coupant des autres.
6 · T^SOINS : un espace où rien n’est “trop”
T^SOINS ne propose pas :
- de technique miracle,
- de protocole standardisé,
- de “réparation” rapide.
T^SOINS commence par un geste simple :
Dans cet espace :
- les stratégies de survie sont honorées,
- la honte est nommée sans être nourrie,
- la parole peut aller à son rythme,
- le silence est autorisé,
- la personne n’est jamais réduite à son histoire.
Ce n’est pas le jeune qu’il faut normaliser. C’est le monde autour de lui qu’il faut cesser de nier.
7 · Lecture T^ : le trauma comme preuve de vie
En T^, le trauma complexe n’est pas :
- une essence,
- une identité,
- une condamnation,
- une malédiction.
Il est la preuve que :
- quelque chose en toi a refusé de se laisser écraser,
- ton système a tout tenté pour continuer,
- tu as porté plus que ton âge, plus que ton corps, plus que ton cadre.
À partir de là, une autre question devient possible :
8 · Jeunes, trauma & futur : ne pas fermer l’horizon
T^ refuse les phrases qui enferment :
- “Avec ton passé, tu seras toujours…”
- “Tu es comme ça à cause de…”
- “Tu n’y arriveras jamais parce que…”
À la place, T^ propose :
- des phrases ouvertes,
- des horizons non fixés,
- des futurs où le passé compte mais ne décide pas.
“Ton histoire est réelle. Ta douleur est réelle. Mais ton avenir n’est pas écrit. Il n’appartient ni aux diagnostics, ni au trauma, ni aux systèmes. Il reste à inventer, avec toi, à ton rythme.”